Employé en santé employeur en croissance

L’entreprise est une grande aventure dont le succès repose sur le capital humain. Je le constate chaque jour en tant que dirigeante. Au-delà des analyses et des statistiques, c’est d’abord le bien-être des employés qui détermine la santé globale de l’entreprise.

 

La raison est simple : pour survivre dans un marché en constante évolution, les entrepreneurs ont besoin de cadres formés, mobilisés et hautement performants. Ces derniers doivent être présents tant physiquement que psychologiquement. La santé en milieu de travail concerne donc tous les employeurs, quels que soient le secteur ou la taille de l’entreprise. La déresponsabilisation n’est plus une option.

 

Si on souhaite revigorer l’économie québécoise, il faudra passer par la case du mieux-être. La santé en milieu de travail doit devenir une préoccupation urgente pour notre société.

 

Selon l’Association professionnelle des cadres supérieurs de la fonction publique du Canada, 20 % des cadres supérieurs consomment des médicaments pour traiter la dépression, l’anxiété ou l’insomnie. Au Québec, on estime que 17 % de la masse salariale des entreprises est perdue en raison des coûts de la «non-santé». Pire encore, ces coûts seraient en constante augmentation, notamment en raison de la malbouffe, de l’accroissement de la sédentarité, de l’obésité et des maladies associées à celles-ci. Je m’inquiète surtout de savoir qu’on observe ces mêmes tendances chez la jeune génération de travailleurs.

 

Et si on se retroussait les manches pour changer les choses ?

 

Santé et travail, une équation gagnante

 

Heureusement, je remarque que les entreprises québécoises investissent de plus en plus dans des programmes de santé et bien-être destinés à leurs employés. On ne compte plus les recherches démontrant que ces initiatives sont bénéfiques sur le plan non seulement humain, mais aussi financier.

 

Une étude réalisée par Desjardins indiquait que chaque dollar dépensé dans un programme de santé et mieux-être se traduisait par un rendement de 1,50 à 3,00 $ au bout de trois ans.

 

Plus exactement, les entreprises sensibles au mieux-être de leurs employés enregistrent une diminution de l’absentéisme, du taux de roulement, des cotisations de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, des assurances collectives, du présentéisme, des griefs et des conflits. Elles notent aussi une amélioration du climat de travail, de la motivation, de la productivité, de la créativité, de l’engagement et de la qualité des décisions.

 

Quand on sème le bien-être, on récolte la performance. J’en ai l’intime conviction.

 

Prévenir pour mieux guérir

 

Saine alimentation, gestion du stress, activité physique, ergonomie en milieu de travail… Un bon plan de bien-être en entreprise réduit les risques de maladies avant même l’apparition de leurs conséquences sur la santé et le travail.

 

À titre de dirigeante, je suis particulièrement sensible aux initiatives de santé préventive en milieu de travail. J’ai ainsi implanté de nombreuses pratiques qui permettent aux employés d’avoir un accès privilégié aux équipements de performance et de perte de poids qui sont distribués par l’entreprise.

 

Premier employeur de Sept-Îles et référence mondiale en matière de technologie, le producteur Aluminerie Alouette reconnaît également que la santé et le bien-être de ses 1 000 employés méritent tous les efforts. Comité spécial formé en ergonomie, présence d’un comptoir à salades bien garni à la cafétéria, nombreuses initiatives de lutte contre le tabagisme, appui financier aux employés pratiquant des activités physiques… Tous les moyens sont bons pour garder les employés au meilleur de leur forme, surtout dans un contexte où la fidélisation de la main-d’oeuvre spécialisée est une question de survie.

 

Au coeur de la culture d’entreprise

 

Manufacturier d’envergure internationale, Soprema emploie près de 660 personnes réparties dans 6 usines, un centre de R-D à Drummondville et 20 bureaux de vente au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. L’entreprise a choisi de mettre en place un plan d’action préventif en matière de santé et d’habitudes de vie, y compris un nouveau complexe sportif avec un kinésiologue et un entraîneur privé sur place, des équipements à la fine pointe de la technologie, des cours dirigés et un terrain de squash.

 

Ce que je trouve le plus admirable ? La haute direction s’implique activement dans le plan d’action. Non seulement les projets présentés par les employés sont toujours fortement appuyés, mais les dirigeants bougent, participent, s’inscrivent dans les équipes internes de hockey, de baseball, de bateau-dragon… En plus des promesses et des bonnes intentions, le mieux-être est une véritable culture d’entreprise.

 

Ces initiatives québécoises ont de quoi nous inspirer au quotidien. Il est grand temps de prendre soin de nos talents en entreprise. Cette responsabilité nous revient, comme employeur et comme membre actif de la vie économique du Québec.

 

Comme le demandait si sagement Socrate : existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? Personnellement, je reste persuadée qu’elle est notre atout le plus puissant, en affaires comme dans la vie. Il n’en tient qu’à nous de prendre tous les moyens nécessaires pour la protéger.

 

On se remue !

 

Créé en 2004, l’organisme à but non lucratif Groupe entreprises en santé soutient les entreprises dans l’intégration des meilleures pratiques de la santé globale au travail, afin de favoriser la santé des individus et la compétitivité des entreprises, contribuant ainsi à la vitalité de l’économie québécoise.

 

Suivez Danièle Henkel sur Twitter @daniele_henkel

 

No comments yet.

Laisser un commentaire